Course à pied à Porto

Il faut dire que la ville a du relief au sens propre comme au figuré. Tu pars pour une petite sortie tranquille et tu te retrouves à grimper des marches comme si tu visais un ultra-trail. La bonne nouvelle, c’est qu’en haut, tu seras toujours récompensé : une vue plongeante sur le Douro, un clocher du XVIIIe siècle (Tour des Clercs), un vieux monsieur qui t’applaudit depuis son balcon… voire une boulangerie qui sent bon la pastel de nata fraîchement sortie du four. C’est ça, Porto : un mélange savoureux de cardio et de culture, d’histoire et de houle (merci l’Atlantique), de sueur et surtout de douceur de vivre !

Et côté patrimoine, attention les yeux. D’un côté, le Pont Dom Luis I, une création de celui que l'on n'a plus besoin de présenter, Monsieur Gustave Eiffel. De l’autre, la Livraria Lello, plus belle librairie du monde selon 100 % des gens qui y ont déjà fait la queue (patience sera ton maître mot). Tu peux aussi passer devant la gare de São Bento avec ses fresques en azulejos, longer les anciens tramways en bois qui grincent autant que toi après une séance de fractionnée, ou même faire un sprint jusqu’à la Cathédrale Sé, une vraie séance de renfo rien qu’avec les marches !

Et quand tu veux varier les plaisirs, direction les quais du Douro ou la mer à Foz. Là, c’est plat, c’est beau, ça sent les embruns et la sardine grillée. Tu pourras bosser ton allure tout en regardant les mouettes au coucher de soleil. Sinon, pour les jours où tu veux t’isoler et transpirer dans le calme, le Parque da Cidade est ton allié : grand, vert, boisé, il te donne presque l’impression d’être à la campagne (le poumont vert de la ville) jusqu’à ce qu’un cycliste surgisse de nulle part pour te rappeler que tu n’es pas seul à aimer ce spot.

Les Portuans aiment le sport, et ça se sent. Rosa Mota, légende incontestée du marathon, est née dans la Capitale du Nord. Ici, tout le monde court. Enfin, surtout le matin. Après, on passe en mode café-bica, pastel de nata et terrasse au soleil. Mais entre deux pauses gourmandes, la ville sait aussi accueillir les runners du monde entier. Le Marathon de Porto, par exemple, c’est du sérieux : un tracé entre ville, fleuve et mer, une ambiance chaleureuse, et des coureurs venus transpirer avec le sourire. Tu veux quelque chose de plus light ? Le semi-marathon est là. En fin d’année, la Corrida de São Silvestre transforme le centre-ville en piste de fête.

Et si tu fais partie de la team triathlon, ne t’en fais pas, Porto pense à toi aussi. La ville est l’occasion parfaite pour te jeter dans l’Atlantique, pédaler avec vue sur l’océan et courir jusqu’à ce que tu mérites deux francesinhas. Parce que oui, ici, on mange bien. Très bien même. Trop bien, parfois. Tu peux essayer de compenser en courant, mais face à une francesinha dégoulinante de sauce, à un bolinho de bacalhau bien frit ou à un verre de vinho do Porto généreusement servi, disons que c’est un match serré.

Alors oui, courir à Porto, c’est transpirer un peu, grimper beaucoup, s’émerveiller tout le temps. C’est transformer chaque sortie en promenade culturelle, chaque séance en prétexte pour découvrir un recoin caché ou un point de vue imprenable. C’est se dire qu’on est venu pour s’entraîner… et repartir avec des souvenirs plein les mollets. Que tu sois là pour ton premier 10 km ou ton centième marathon, Porto ne te laissera pas repartir indemne. Un peu essoufflé, peut-être. Mais heureux, forcément. Et qui sait… peut-être avec une boîte de sardine et une médaille dans la valise.