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abdo sharhan

Publié le lun. 6 mai 2024 par Finishers

Marathon de Boston : Mon Expérience Inoubliable

Nous y voilà enfin. Le 15 avril 2024. Le Marathon de Boston. Considéré comme la crème de la crème des courses sur route, ce marathon a été le point culminant de mois d'entraînement acharné, traversant l'hiver rigoureux du Québec. Après 3 mois de préparation et d'efforts, me voilà prêt pour cette aventure. Je me tiens dans le Sas de départ, entouré par un silence solennel pendant l'hymne national américain et l'excitation palpable des milliers de coureurs, je comprends que pour beaucoup, ce marathon est bien plus qu'une simple course.

C'est le couronnement de toute une vie de passion et de dévouement pour la course à pied. Le Marathon de Boston c'est vraiment une institution de référence dans le milieu du running en Amérique 🇺🇸. Seuls les coureurs avec un temps qualificatif peuvent s'y inscrire. Plongez avec moi dans cette journée mythique, où comme par magie chaque détail s'est aligné parfaitement, créant une expérience mémorable gravée à jamais dans ma mémoire.

Contexte :

Après avoir préparé le Marathon de New York en novembre dernier, j'ai eu la chance de m'entraîner de manière optimale pour le Marathon de Boston. Trois mois d'efforts intenses, avec entre 110 et 125 kilomètres par semaine, sans aucune blessure, ont été récompensés par une préparation fructueuse. Les séances clés 🔑 se sont déroulées sans accroc, les sensations étaient excellentes et l'affûtage s'est déroulé sans encombre. La semaine précédant la course, l'excitation montait crescendo alors que nous finalisions les derniers préparatifs de notre voyage. Arrivés à Boston, l'atmosphère du marathon imprégnait la ville entière, des décorations aux messages d'encouragement disséminés partout. Le Marathon de Boston, toujours organisé le troisième lundi d'avril, était accompagné d'une ambiance de fête, avec des événements sportifs et culturels célébrant cet événement emblématique. Mais avant de nous lancer dans le vif du sujet, parlons du parcours unique de cette course.

Le parcours exigeant et les redoutables côtes de Newton :

À l'instar du Marathon de New York, le parcours de Boston est un parcours "point à point", débutant dans la petite ville de Hopkinton, à 42 kilomètres de Boston. Le tracé, bien que simple en théorie, est tout sauf facile. Traversant plusieurs charmantes villes du Massachusetts, il nous mène jusqu'à Boston, avec sa ligne d'arrivée mythique sur Boylston Street 🏁. Mais qu'est-ce qui rend ce parcours si redoutable ? Outre les nombreuses descentes, c'est surtout le caractère vallonné qui fait la renommée de cette course. Avec des côtes vraiment difficiles comme la fameuse "Heartbreak Hill" au kilomètre 34, cette course peut vraiment vous mettre à l'épreuve si vous n'êtes pas correctement préparés. Imaginez-vous gravir un kilomètre avec un dénivelé positif de 25 mètres. Maintenant, imaginez faire cela quatre fois entre le kilomètre 26 et le kilomètre 34 d'un marathon. La difficulté de cette course est à la hauteur de sa réputation, attirant chaque année les meilleurs coureurs du monde pour relever ce défi épique. 🌍

Le week-end d'avant course :

On avait bloqué des réservations de restaurants italiens 🇮🇹 2 semaines à l'avance pour être sûr de trouver de la place car la ville est littéralement assiégée par les 30 000 coureurs. Niveau carb load, tout s'est bien passé. Beaucoup de riz 🍚, de pommes de terre 🥔, de Maurten bar, de Pokebowl et de pâtes 🍝 le vendredi et le samedi. On a flâné dans Little Italy, un quartier vraiment authentique et riche en culture. Le dimanche, je suis revenu à une alimentation normale. On est allés récupérer mon dossard à l'expo le samedi pour que la journée de dimanche soit la plus relax possible. Et oui, évidemment, j'ai acheté la veste Adidas du Marathon. Qu'elle est belle cette licorne. Une fierté de la porter sur le dos. Le dimanche j'ai fait un Shakeout Run organisé par PUMA avec environ 300 coureurs et mon ami Valentin. Un très bon moment et l'occasion pour moi de me débrider un peu les jambes. De très bonnes sensations, encourageant pour le lendemain.

Le Jour de la course :

Lundi 15 avril. C'est enfin le jour de la course. Réveil à 5 heures du matin, petit-déjeuner à l'hôtel, puis direction les bus scolaires qui nous mènent au point de départ 🚌. L'organisation est impeccable, les bénévoles veillant à ce que tout se déroule sans accroc. L'ambiance dans le bus est calme mais on ressent l'empreinte d'une excitation partagée par tous les coureurs. J'échange quelques mots avec un coureur brésilien 🇧🇷 qui espère franchir la ligne d'arrivée avec son fils dans les bras. C'est ça aussi l'esprit du marathon. Malgré nos histoires et nos objectifs différents, nous sommes tous unis par cette passion commune. Après une heure de trajet, nous voilà arrivés au village des athlètes, où nous attendons l'annonce du départ. Je profite de ce moment pour m'alimenter et m'hydrater, le soleil ☀️ tape déjà et je suis conscient que la chaleur sera un facteur déterminant pour la course. Sans téléphone pour profiter du moment et visualiser mentalement ma course, mon objectif est clair : partir prudemment, gérer mon effort, et aborder les redoutables côtes de Newton avec encore assez d'énergie pour accélérer sur les derniers kilomètres. Avec une confiance totale en ma capacité à exécuter mon plan de course, je me prépare à relever ce défi. Par chance, je croise mes amis Maude et Derick avec qui je me suis entraîné tout l'hiver. On se dirige vers la ligne de départ, on enfile nos tenues de course, on avale un premier gel énergétique. Le moment tant attendu approche.

La course :

0-10K : Une descente en contrôle

Le coup de pistolet est donné 🔫 et nous nous élançons vers Boston, des milliers de coureurs parcourent les premiers kilomètres avec une énergie débordante. La descente du premier kilomètre, dont j'avais souvent entendu parler, est encore plus impressionnante en réalité. Malgré la pente abrupte, je m'efforce de maintenir un rythme contrôlé, sachant que le chemin vers la ligne d'arrivée serait long. Les premiers kilomètres sont vallonnés, mais je me sens à l'aise, entrant rapidement dans ma zone de confort. Je boucle les 10 premiers kilomètres en 38:24, avec une allure régulière de 3:50/km, confiant dans ma stratégie. Première étape du marathon : la patience.

10-20K : La partie la plus roulante

Cette portion de la course est plus facile, nous traversons les villes de Framingham, Natick et Wellesley. J'ai le plaisir de retrouver un autre partenaire d'entraînement, Eoin, avec qui j'avais partagé une partie du Marathon de New York. Nous échangeons quelques mots, partageant le même rythme pendant plusieurs kilomètres. L'ambiance le long du parcours est incroyable, des foules enthousiastes de spectateurs nous encouragent comme au Tour de France 🚵‍♀️. Approchant du kilomètre 20, le Wellesley College se profilait à l'horizon, connu pour sa tradition où certains coureurs embrassaient les étudiantes. Elles sont des milliers à crier, l'atmosphère est électrique ⚡️, on ne s'entend plus, mais je reste concentré, bouclant ce deuxième tronçon en 38:23, toujours fidèle à mon allure de 3:50/km.

20-30K : En gardant le cap

Passant la barre du semi-marathon en 1:20:56, tout se déroule comme prévu. J'ai pris un départ prudent et me sens toujours en pleine forme 🔋. J'en profite pour m'hydrater régulièrement, eau + électrolytes à chaque station de ravitaillement, conscient de l'importance cruciale de maintenir mon niveau d'hydratation sous ce soleil ardent. Je repense à toutes ces sorties longues à la salle et me rappelle à quel point la chaleur de la salle de sport a été bénéfique pour m'adapter à ces conditions. Alors que je franchis les kilomètres, je me sens toujours en totale harmonie avec mon corps et mon esprit, savourant chaque instant de ce moment. On arrive à Newton vers le kilomètre 26, on court à travers des jolis quartiers résidentiels et de larges avenues fermées pour l’occasion. Tous les voisins sont dehors pour célébrer l’événement, des milliers de personnes au bord du parcours, du bruit, de la musique, l’odeur du barbecue, quelle ambiance ! La première côte de Newton se présente, elle est quand même super costaud, on prend 23 m de d+ sur 1 km 📈. Je raccourcis ma foulée, j’accélère la cadence et le balancement de mes bras et je sens que je suis le coureur le plus solide de mon groupe. Je repense à toutes ces sorties longues et ces footings sur la montagne à Montréal : la prépa sur la montagne a bien payé. Déjà 2 côtes de faites et je boucle ce 3ème 10km en 38:27 avec toujours une bonne allure de 3:51/km.

30-42K : Affronter les défis

Arrivé au kilomètre 34, je me retrouve au pied de la redoutable Heartbreak Hill, l'un des moments les plus difficiles du parcours. La montée est rude, mais étrangement, je me sens bien, mes jambes répondent vraiment bien malgré la chaleur écrasante. Autour de moi, c'est un peu le chaos, je vois de nombreux coureurs en grande souffrance, pris par des crampes. Mais je reste concentré sur moi et au sommet de la colline, l'ambiance est électrique, les spectateurs se sont massés pour encourager les coureurs dans l'adversité. C'est un moment de grâce, une fusion entre ma course et le soutien inestimable de la foule.

À partir de là, avec les côtes derrière moi, je me laisse porter par la descente vers Boston, sachant que le chemin vers la ligne d'arrivée est désormais plus accessible. Mes jambes continuent de répondre, mon esprit restant concentré sur l'objectif à atteindre. À ce moment-là, je sens bien que je suis en train de faire la course de mes rêves. J'enchaîne plusieurs kilomètres rapides en 3:35, 3:31, 3:36, 3:35. Et là, j'arrive enfin dans les rues de Boston, au milieu d'une marée humaine en folie, je me sens comme en apesanteur. Ma foulée s'accélère doublant coureurs après coureurs 🏃‍♂️💨. Je cours à un rythme de 3:35/km, un pur kiff de finir ainsi. Une sensation de flow m'envahit, comme si chaque fibre de mon être était en parfaite harmonie avec le moment présent. C'est une expérience transcendante, un moment où le temps semble suspendu, où seules la course et la joie de l'instant comptent.

À mesure que je franchis les derniers mètres, je savoure chaque foulée, conscient que chaque pas me rapproche un peu plus de la ligne d'arrivée mythique. L'atmosphère électrique de la foule, le soutien de mes proches que j'aperçois dans la dernière ligne droite, un moment mythique qui me remplit d'une émotion indescriptible. 🥲

Je franchis enfin cette ligne d'arrivée légendaire, le cœur rempli de bonheur et de fierté. Mon temps officiel : 2:40:35. Un record personnel battu de 5 minutes. Un négatif split de 1 minute et 15 secondes. Une exécution de course parfaite. La course de rêve. Et à Boston s'il vous plaît. 🤩

C'était bien plus qu'une course, c'était une expérience de vie, un moment de dépassement de soi inoubliable. Et pour cela, je suis reconnaissant envers tous ceux qui ont rendu cette journée possible : mon club de course, mon entraîneur, les bénévoles dévoués, la Boston Athletic Association et, bien sûr, mes proches qui m'ont soutenu tout au long de ce périple.

Cette aventure restera à jamais gravée dans ma mémoire, une source d'inspiration et de souvenirs précieux. Et maintenant, c'est le moment de savourer cette victoire, de célébrer le travail accompli et de rêver à de nouveaux défis à venir. 🙌

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