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Il y a des marathons légendaires... Puis, il y a le marathon d'AthÚnes qui retrace le 42 km originel, réalisé par PhidippidÚs, de la ville de Marathon à celle de la capitale grecque. C'est avec l'envie d'entrer dans l'Histoire que Léa_RoadTriathlon s'est décidé à participer au ville à ville le plus célÚbre du monde. Elle nous partage cette expérience grisante, mythologique et ensoleillée.
Jeudi soir, 21h30. Jây suis, je viens d'atterrir Ă lâaĂ©roport dâune des plus belles villes du monde⊠AthĂšnes ! đŹđ· La mythologie, lâAcropole, la chanson de Hercule "De ZĂ©ro en HĂ©ros"... đ” Tout se mĂ©lange dans ma tĂȘte ! đ”âđ« Ce lieu a si fortement bercĂ© mon imagination depuis toute petite que je nâen reviens pas dâĂȘtre ici pour vivre cette expĂ©rience unique âš. Mon prochain dĂ©fi flotte au-dessus de ma tĂȘte et me galvanise : le Marathon dâAthĂšnes, un 42,195 km au cĆur de cette ville lĂ©gendaire ! đ
Mais mĂȘme si lâexcitation est bien prĂ©sente đŹ, jâessaie de rester concentrĂ©e sur le moment prĂ©sent. Comme HĂ©raclĂšs avec ses 12 travaux, pour venir Ă bout de cette Ă©preuve, je vais avoir besoin dâune bonne forme physique đïž et surtout dâun mental dâacier đŠŸ. Jâai 3 jours pour mâorganiser⊠Mais aussi pour me dĂ©tendre et me reposer, afin dâĂȘtre en forme le Jour J. Je visiterai demain, car lâatmosphĂšre qui se dĂ©gage de cette ville mâappelle. Ce soir, en revanche, câest direction le lit pour un bon gros dodo đŽ.
(photo ©Léa_RoadTriathlon)
Me voilĂ bien reposĂ©e et dĂ©terminĂ©e Ă flĂąner dans la capitale de la GrĂšce, berceau de lâĂ©preuve du marathon đââïž. Câest donc parti pour 2 jours de visite⊠Je suis arrivĂ©e jeudi soir, alors, autant en profiter ! Cela mâaidera Ă ressentir lâeffervescence et Ă ne pas trop anticiper đ. Je dĂ©cide de passer mon vendredi Ă errer dans les rues dâAthĂšnes. Il fait grand soleil âïž, câest agrĂ©able. Je me perds assez vite dans les quartiers du centre-ville oĂč lâatmosphĂšre est unique en son genre đ„°. Jâai un gros coup de cĆur pour Plaka, le plus vieux quartier habitĂ©, qui est touristique et parfois un peu trop commerçant, mais qui a tout de mĂȘme conservĂ© son authenticitĂ© đ€ et son charme đ«¶.
Le samedi matin, câest lâheure du fameux check-out run, la derniĂšre course avant le marathon đ«ą. Elle est nĂ©cessaire enfin de prĂ©parer mon corps au choc đ„ du lendemain et pour que jâentre mentalement dans lâĂ©preuve đââïž. Toutefois, on est Ă J-1 đ : lâobjectif est de mettre un peu de mouvement dans les jambes, sans se fatiguer. AprĂšs 30 minutes de dĂ©blocage, je pars me changer pour repartir aussitĂŽt en visite đ. Direction lâAcropole dâAthĂšnes. Une fois arrivĂ©e en haut, je dĂ©couvre le ParthĂ©non đïž, qui est juste impressionnant. Depuis le plateau de lâAcropole, jâai une vue magnifique sur toute la capitale đ. Ces deux jours sont magiques đȘ, mais aprĂšs la dĂ©couverte, vient la tempĂȘte đ©ïž.
(photo ©Léa_RoadTriathlon)
Driiiing ! 4h30, on y est, CâEST LE JOUR J ! J'ai mis un rĂ©veil tĂŽt pour avoir le temps me prĂ©parer comme je le veux â°. AprĂšs une bonne douche, je me mets du maquillage et des paillettes sur les joues đ. Mon petit dejâ consiste en un bol de porridge et une banane đ (le combo gagnant đ). Jâai ensuite rendez-vous dans le centre-ville pour prendre un bus đ qui me conduira vers la mythique ville de Marathon. En y arrivant, je constate que jâai deux heures devant moi avant le dĂ©part đ©. Jâaime ĂȘtre trĂšs en avance - comme mes parents quand ils doivent se rendre Ă lâaĂ©roport ! đ L'excitation est Ă son paroxysme. Je fais un dernier passage aux toilettes avant le lancement. Il est 9h03, les coureurs du SAS n°1 sont dĂ©jĂ partis. Mon tour va bientĂŽt venir âł. Je me concentre, je suis contente⊠Les Ă©motions s'entremĂȘlent ! đ Le coup dâenvoi est donnĂ©, je suis partie pour 42,195 km ! đŻ
Mince ! Je pars au-dessus de la cadence que jâavais fixĂ©e âïž. Jâai peur de le payer aprĂšs, mais je n'arrive pas Ă ralentir, je ne sais pas si câest Ă cause du monde ou de lâeuphorie. Jâarrive donc rapidement au 5Ăšme kilomĂštre oĂč je rĂ©cupĂšre un petit bouquet de laurier đ assorti de rubans blancs et bleus đ€đ©”. Je le prends en me donnant comme mission de âle ramener jusqu'Ă l'arrivĂ©eâ⊠đ Un peu comme PhidippidĂšs, quoi ! Je mâinvente un monde dans lequel jâai un message Ă apporter Ă AthĂšnes đ. Ăa mâinspire, mais je m'aperçois vite que ma mission ne sera pas si simple... đł Si les 10 premiers kilomĂštres passent Ă une vitesse folle, le 11Ăšme kilomĂštre est beaucoup plus demandeur, car il comporte beaucoup de dĂ©nivelĂ©s đ. Lâallure gĂ©nĂ©rale ralentit automatiquement mais ma cadence reste bonne. De loin, on voit la cĂŽte mĂ©diterranĂ©enne. La vue est magnifique sur plus de 2 kilomĂštres đ€©.
(photo ©Léa_RoadTriathlon)
Les montĂ©es et les descentes se succĂšdent jusqu'au 20Ăšme kilomĂštre đ„”. C'est casse-pattes đŸ, le parcours ne me laisse aucun rĂ©pit. Câest trĂšs dur, mais les jambes et le cardio suivent đźâđš. En plus, lâambiance est bonne. Les habitants et les spectateurs sur le bas-cĂŽtĂ© nous encouragent đą. Ils sont venus en nombre. Je rĂ©alise alors que cette course est vraiment une institution dans le cĆur des Grecques ! Les jolies petites villes dĂ©filent devant moi, et jâai lâimpression dâĂȘtre sur la route 66 đșđž. Câest ce qui me fait tenir, car clairement, jâai les jambes qui morflent ! đ Je sais que dans 15 km, il nây aura plus que de la descente đ. Je me rĂ©pĂšte ça dans ma tĂȘte, comme une litanie, afin dâaffronter les kilomĂštres dans le dur. Jâai des petits black out â«ïž, mais jâarrive Ă garder le rythme. Je suis plutĂŽt fiĂšre de moi đ€.
Jâen arrive Ă la descente. Enfin ! Je commence Ă remercier tous les dieux de lâOlympe â°ïž avant de me rendre compte que je ne devrais pas crier victoire trop tĂŽt đ. Les 30 derniers kilomĂštres et le dĂ©nivelĂ© accumulĂ© ont laissĂ© leurs marques ! âĄïž Je ne vais pas parvenir Ă les laisser si facilement derriĂšre moi, surtout que le mur des 30 se fait de plus en plus sentir đ. Mes jambes sont lourdes malgrĂ© la pente. Mettre un pas devant lâautre devient difficile... Mon alimentation ne suit pas non plus, rien ne passe. Je me force Ă avaler quelque chose et Ă ne pas mâarrĂȘter, sinon je sais que je ne repartirai pas⊠đ Mais je continue. Jâai une mission : je dois porter mon bouquet de laurier/mon message Ă AthĂšnes. PhidippidĂšs ne sâest pas arrĂȘtĂ©, lui ! En plus, il nâavait pas de ravito sur le chemin ! đ Alors, je serre les dents đŹ et jâessaye dâoublier la surchauffe đ„”.
(photo ©Léa_RoadTriathlon)
Plus on sâapproche de la ville, plus lâatmosphĂšre me grise. Les spectateurs hurlent, la ville vibre au rythme de la course đ„ł. La foule se fait de plus en plus dense. Les autres coureurs autour de moi retrouvent aussi une bonne allure, le regain dâĂ©nergie est gĂ©nĂ©ral. Je distingue alors le Stade PanathĂ©naĂŻque đïž. La ligne dâarrivĂ©e est au bout du chemin. Puis... Je la franchis enfin ! đ Câest juste magique đ». Un millier d'Ă©motions me traversent en mĂȘme temps. Je suis surtout heureuse : je suis arrivĂ©e au bout de ma mission ! đ„Čâ Le stade est plein de monde, mais j'arrive Ă trouver ma maman parmi la foule. Elle m'accueille avec un grand sourire đ, câest une belle rĂ©compense. Avant de partir, je prends quelques photos đž. Je prends la pause avec ma mĂ©daille finishers et mon bouquet đ.
Je n'ai pas honte de le dire : je fais la star âïž, je suis trop fiĂšre de moi ! Il est ensuite lâheure de rĂ©cupĂ©rer mon sac consigné⊠Et de retourner dans le centre dâAthĂšnes pour casser la croĂ»te đ. Je meurs de faim, et franchement, jâai bien mĂ©ritĂ© de me casser le ventre ! đ€° AprĂšs une petite douche, je retourne en ville visiter le musĂ©e de lâAcropole đ. Mes jambes vont Ă©trangement trĂšs bien et le marathon mâa juste donnĂ© envie de dĂ©couvrir davantage la ville. Le lendemain, je suis toujours surprise de voir que mes jambes ne prĂ©sentent aucune marque. Je fais donc un dernier tour, je vais Ă l'Agora, au sommet de Lycabbus đ, je dĂ©ambule dans les quartiers⊠En bref, je fais mes adieux Ă cette fabuleuse ville, en savourant un yaourt grecque avec de la banane đ.
(photo ©Léa_RoadTriathlon)
La plateforme nouvelle génération qui permet à tous les coureurs quel que soit leur niveau, de (re)découvrir le territoire et le patrimoine français, en trouvant les courses qui leur correspondent.